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EGalim, ce que la loi va changer pour vous

EGalim en Maison de retraite et EHPAD

Paris 1er novembre 2018. Après plusieurs mois de discussion entre les différents protagonistes, la loi « pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous » dite EGalim, est publiée au Journal Officiel. Les premières dispositions devront entrer en application le 1er janvier 2019. Elles s'échelonneront jusqu'au 1er janvier 2025. Décryptage.

Les principales mesures en restauration collective

Engagées de juillet à décembre 2017, les États généraux de l'alimentation (EGA) poursuivent quatre objectifs :

  • Relancer la création de valeur et en assurer l'équitable répartition
  • Permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur travail par le paiement de prix justes
  • Accompagner la transformation des modèles de production pour mieux répondre aux attentes des consommateurs
  • Promouvoir les choix de consommation privilégiant une alimentation saine, sûre et durable pour tous

Quels seront les impacts pour vous, chef en restauration collective ? Parmi les plus importants (Art. L. 230-5-1.-I.), « les repas servis dans les restaurants collectifs dont les personnes morales de droit public ont la charge comprennent une part au moins égale, en valeur, à 50 % de produits répondant à l'une des conditions suivantes, les produits mentionnés devant représenter une part au moins égale, en valeur, à 20 % (produits acquis selon des modalités prenant en compte les coûts imputés aux externalités environnementales liées au produit pendant son cycle de vie ou issus de l'agriculture biologique ou bénéficiant d'autres signes ou mentions prévus à l'article L. 640-2 ou bénéficiant de l'écolabel prévu à l'article L. 644-15... » et ce, au plus tard le 1er janvier 2022.

Autre problématique, que vous devrez prendre à bras le corps, mais beaucoup d'entre vous ont déjà commencé, l'intensification de la lutte contre le gaspillage alimentaire. « Le gaspillage alimentaire, fera l'objet d'un rapport avant 2022 (art. 66). D'ici là, les opérateurs de la restauration collective se verront "imposer la réalisation d'un diagnostic préalable à la démarche de lutte contre le gaspillage alimentaire incluant l'approvisionnement durable" et "de rendre publics leurs engagement" (art. 88-II). Avant même la publication de l'ordonnance attendue d'ici douze mois sur ce sujet, les gestionnaires de restaurants scolaires devront procéder à "un état des lieux du gaspillage alimentaire", en lien avec l'information et l'éducation déjà mises en œuvre pour limiter le gaspillage (art. 90)... Dans ce cadre la possibilité de faire des dons alimentaires est étendue à la restauration collective, d'ici 2020. Les modalités d'une telle mise en place sont encore à définir. »
Des aides, notamment financières, pourront être accordées pour la mise en place de certains de ces dispositifs.

Les défis à relever en maisons de retraite

Que vous soyez gestionnaire ou chef dans une maison de retraite, les prérogatives sur le bio et le local vous concernent. Si le bio et le local sont une évidence lorsqu'il s'agit d'enfants, pour les seniors la démarche est plus rare, alors que bien entendu les seniors ont aussi droit au bio. En 2017, dans le secteur de la santé et du social seulement 30% d'établissements (25% en 2016) proposaient des produits bio, lorsque 77% des Français déclaraient souhaiter davantage de produits bio dans les maisons de retraite. (Sources : Observatoire 2017 des produits biologiques en restauration collective). Sans grande surprise, la principale raison de non achat de produits bio reste le coût. Début 2017, 77% des établissements ayant introduit des produits bio font état d'un surcoût de 18% en moyenne (contre 24% en 2012). Ils affichent en moyenne un coût matière de 1,77 € pour un taux de bio de 33%. Pourtant, selon le rapport 2018 de l'Observatoire national de la restauration collective bio et durable, manger bio ne coûte pas plus cher, si certaines actions sont mises en place. Notamment la lutte contre le gaspillage alimentaire et la mise en concurrence entre fournisseurs. Une formation du personnel, pour se familiariser à de nouvelles pratiques peut aussi être envisagée.  Selon Gilles Pérole, le président du réseau Un plus Bio, « Les produits bio plus chers à l'achat et de meilleure qualité que les produits conventionnels, nous rendent plus intelligents dans nos pratiques ». Ce n'est pas le chef du foyer des Romarins à Clapier (34), qui le contredira.

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