Le rôle de la restauration collective dans la lutte contre la précarité alimentaire
Juin 2021
La lutte contre la précarité alimentaire est définie par le Code de l'action sociale et des familles : « la lutte contre la précarité alimentaire vise à favoriser l'accès à une alimentation sûre, diversifiée, de bonne qualité et en quantité suffisante aux personnes en situation de vulnérabilité économique ou sociale ». Elle s'inscrit dans le respect du principe de dignité et s'appuie sur un ensemble d'acteurs mobilisés, parmi lesquels les collectivités territoriales qui gèrent la restauration collective.
État des lieux en France
Selon l'Insee, en 2018, 9,3 millions de Français (14,8 % de la population française) vivaient sous le seuil de pauvreté, parmi lesquels 32,7 % d'étudiants, 8,7 % de retraités et 21,1 % d'enfants de moins de 18 ans (soit plus d'1 enfant sur 5). Conséquence directe de la pauvreté, la précarité alimentaire touche une part croissante de la population. Dans le cadre du Baromètre de la pauvreté réalisé en 2019 par IPSOS pour le Secours Populaire Français, 25 % des interrogés déclaraient en effet rencontrer des difficultés pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour, 14 % d'entre eux déclarant même sauter des repas. Avec la crise du Covid, cette précarité alimentaire s'est intensifiée. Selon une enquête de l'association Co'p1-Solidarités Étudiantes, 79 % des étudiants déclarent avoir eu recours à une aide alimentaire pour la toute première fois cette année.
La restauration collective : un rôle central
Divers acteurs interviennent dans la lutte contre la précarité alimentaire. Parmi eux, les associations, les banques alimentaires, mais aussi les collectivités territoriales et notamment locales, dont le principal levier est la restauration collective. Chaque jour, les cantines scolaires, mais aussi les EHPAD, les hôpitaux publics et le portage des repas à domicile proposent à leurs bénéficiaires une alimentation de bonne qualité nutritionnelle et à bas prix. Et grâce à la loi EGalim, ces modes de restauration permettent aussi l'accès à plus de produits durables. En effet, la loi EGalim a fixé des objectifs concrets et ambitieux pour la restauration collective, qui doit proposer, d'ici 2022, 50 % de produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de produits Bio. Certaines collectivités, comme Lyon ou Saint-Etienne, ont déjà atteint et même dépassé cet objectif, proposant respectivement 40 % et 80 % de produits issus de l'agriculture biologique à leurs convives.
La restauration collective propose aussi des menus végétariens dits « de substitution », qui peuvent encourager la diminution de la consommation de viandes, tout en conservant une qualité nutritionnelle optimale. Néanmoins, le rapport « Un droit à la cantine scolaire pour tous les enfants » publié en 2019 par le défenseur des droits a mis en évidence que l'accès à la restauration collective n'était, encore aujourd'hui, pas garanti à tous et que des disparités persistaient selon le lieu d'habitation ou la situation de l'enfant et de sa famille (non-inscription à la cantine pour cause de chômage des parents par exemple). Face à ce constat et afin de lutter contre les discriminations et la précarité alimentaire, le défenseur des droits a proposé d'adapter et de proportionner le service de cantine au nombre d'enfants scolarisés pour ne pas en refuser, et de moduler le tarif des cantines en fonction des revenus des parents.
Les engagements du Groupe BEL
Entretien avec Caroline CHESNEAU, directrice nutrition du groupe Bel
Quels sont les engagements du groupe Bel sur les problématiques liées à la précarité alimentaire ?
Chez Bel, nous avons mis l'alimentation plus saine et responsable pour tous au cœur de notre mission d'entreprise. Proposer des produits en portion, notre spécificité, contribue pleinement à cette mission : c'est ce qui nous permet d'offrir à nos consommateurs la juste dose, autant d'un point de vue quantitatif que nutritionnel.
Outre une qualité optimale, que Bel garantit par les contrôles sanitaires les plus stricts, de l'amont à la distribution, notre objectif est l'amélioration continue de nos produits, avec des réductions de teneur en sel ou en matières grasses, et des enrichissements en protéines et/ou en calcium/vitamine D, que ce soit pour les produits destinés à la restauration scolaire, que La Vache Qui Rit Formule +, destinée aux seniors.
Concrètement quelles actions sont mises en place par le groupe Bel pour participer à la lutte contre la précarité alimentaire ?
Dans le cadre de la restauration collective, nous avons développé des recettes spécifiques et adaptées aux populations, notamment avec des portions et des compositions nutritionnelles différentes selon la cible (teneurs en calcium adaptées), afin de suivre les recommandations nutritionnelles.
Le groupe Bel effectue par ailleurs régulièrement des dons : à la Banque alimentaire, aux Restos du cœur, à l'Association Nationale de Développement des Épiceries Solidaires (ANDES) et à l'église de la Madeleine. En 2020, avec la crise sanitaire, ces dons ont été encore plus importants. Le 16 avril 2020, à l'occasion des 99 ans de la marque La Vache qui rit®, le groupe a offert 20 millions de portions, qui ont été redistribuées dans le monde entier. Cela représente une journée de production de l'ensemble des usines de la marque La Vache qui rit®.