Plaisir sensoriel et commensalité du repas permettraient de lutter contre la dénutrition des personnes âgées
Janvier 2022
Malgré les nombreuses recommandations et politiques de santé publiques mises en place afin de lutter contre la dénutrition des personnes âgées, ce fléau reste encore important : + de 70 % des personnes âgées dépendantes à domicile ou en EHPAD sont en effet dénutries, ainsi que 30 à 70 % des personnes âgées en milieu hospitalier. Cela serait en partie dû au système de restauration collective et à la médicalisation des repas (régimes, médicaments, etc.) qui obligent les personnes âgées à changer leurs habitudes alimentaires, et les confrontent au manque de choix et de plaisir (avec moins de sel et/ou de sucre).
Une étude épidémiologique observationnelle transversale menée auprès de personnes âgées en EHPAD hospitalier tend à montrer que la mise en place d’un petit-déjeuner salé/sucré permettrait d’allier plaisir et besoin nutritionnel. Les chercheurs ont en effet observé et comparé les quantités ingérées par des personnes âgées en fonction du menu proposé : petit-déjeuner standard tel qu’habituellement proposé en milieu hospitalier ou petit-déjeuner composé d'un assortiment de 4 à 5 aliments salés et sucrés, proposé en salle à manger ou en chambre. L’analyse statistique (ANOVA) indique de meilleures consommations caloriques et protéiques pendant le petit-déjeuner lorsque celui-ci est salé-sucré, qu’il soit pris seul en chambre ou accompagné en salle à manger, et une augmentation significative des apports caloriques et protéiques totaux sur la journée quand il est pris accompagné en salle à manger. Les entretiens menés avec les soignants ont par ailleurs mis en avant la grande faisabilité d'un tel projet, permettant de présupposer d’un fort potentiel d'applications en santé, nécessaire à l’ensemble de la population étudiée.
Pour en savoir plus : https://doi.org/10.1016/j.nupar.2021.01.050